L'envie d'avoir envie.

Il y a plusieurs semaines, j'ai perdu l'envie d'écrire. J'ai laissé des personnes me tirer dans les ailes, et je n'ai pas trouvé d'autre défense que de les regarder faire.

Pour la petite histoire, j'ai été invitée à un Salon Professionnel présentant les dernières et futures tendances de l'enfance. Je m'y suis rendue, j'y ai croisé de nombreux exposants agréables, ouverts et sympathiques, qui m'ont présenté leurs collections actuelles et celles à venir de cet été. Ils n'ont jamais reculé quand j'ai annoncé que j'étais blogueuse, certains étaient plus bavards que d'autres, mais tous avaient le sourire. Lana sous le bras, elle a fait craquer quelques exposants, a accepté sans problème les gâteaux proposés (estomac sur pattes, digne fille de sa mère), a joué les mini-mannequins de chaussons dans les couloirs du Salon sous l'objectif de la créatrice d'une des marques présentées, a posé son popotin sur de magnifiques chaises pour enfants, a souri aux uns et aux autres,... 

Toutes ces jolies choses, je les ai vécues après un accueil particulièrement particulier. Etant invitée en tant que "presse", je me suis rendue à l'espace presse, qui m'a été purement et simplement interdit, parce que ce que j'écrivais n'était pas assez bien, pas bien travaillé, pas bien développé et que mes statistiques n'étaient pas bien. "Pas bien". Et pour appuyer le tout, la personne responsable de l'organisation a giflé violemment mon Blogounet en affichant fièrement ma carte de visite de l'année dernière, barrée en travers au stylo rouge, et sur laquelle était écrit un méchant "NON" rouge majuscule.

Je me suis demandée si la présence de Lana dérangeait, et je l'aurais compris, puisqu'il était précisé d'éviter d'emmener les enfants. A ce moment là, est sortie une journaliste de l'espace presse, Bébé dans les bras, et à qui la personne a demandé, grand sourire aux lèvres si tout se passait bien. Je me suis demandée pourquoi m'inviter, si Blogounet n'est pas si "Pas bien". Et je me suis dit que l'accès à l'espace presse n'est pas si important et qu'il est bien plus intéressant de déambuler dans le reste du Salon. Mais je me demande toujours pourquoi m'avoir présenté ma carte de visite barrée...

Je ne prétends pas être journaliste, je fais ma petite cuisine de mots, je suis mes propres recettes, et c'est ce que j'ai répondu calmement à la personne. Mais je suis tellement une dure à cuire, que ça a touché ma grande sensibilité. Mon Blogounet n'est "Pas bien" pour une professionnelle, et me voilà bien moins motivée. Oui, j'ai du travail à faire sur moi.

Cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas écrit, ou du moins que j'ai très peu écrit, parce que pas le temps, parce que pas la motivation. Mais je pense et repense à toutes ces personnes rencontrées qui n'ont pas hésité à me présenter leurs bébés, leurs créations. Je m'en veux un peu de ne pas avoir assurer le relais de toutes ces choses qui m'ont tapé dans l’œil. Et puis, pendant ces semaines, j'ai reçu de jolis mails, de personnes naviguant dans mes anciens articles, et qui me remerciaient pour telle ou telle découverte. J'ai discuté avec des Blogueuses pour qui je pensais être une totale inconnue, mais que j'ai marqué quand j'ai parlé de tel sujet. J'ai rencontré en vrai des lectrices qui se sont confiées, parce qu'elles avaient besoin de discuter et qu'elles me faisaient confiance.

Et la motivation, elle s'est réveillée d'un coup d'un seul ce week-end, lors d'une présentation presse des plus magiques. J'ai envie d'écrire, j'ai envie de partager, j'ai envie de lire des commentaires, encore et encore. L'histoire ne dit pas si j'ai envie de me rendre au prochain Salon Professionnel (j'ai reçu une nouvelle invitation) (les fous), ou si je me pointerai en évitant de faire un coucou au point presse (coucou !), mais ce qui est sûr, c'est que dans les semaines à venir, je vous présenterai les créateurs rencontrés, avec mes petits mots à moi, ma présentation à moi, mon développement à moi, ma manière pas bien.

Finalement, ma manière pas bien, elle plait à certains... Et ça, je trouve que c'est déjà énormément bien.