J'ai diné avec une Star.

J'ai déjà rencontré Armande Altaï (pressée de trouver un taxi et qui a failli me rentrer dedans), j'ai déjà croisé Vincent McDoom (en talons aiguille et mini-jupe sortant du TGV), je me suis déjà retrouvée face à face (huhu face à face) avec l'un des frères Bogdanov,... Et il y a quelques jours, j'ai dîné avec une Star. Tout a commencé par une journée froide dans le Sud de la France (et après, ils disent de notre Nord hein...)...

Malgré le temps tout gris, le vent qui soulèvait les jupettes, et les températures frileuses, nous étions décidés à faire un tour en Espagne. Et bien, il n'y a pas eu plus de soleil en Espagne. Après une petite halte dans une ville toute proche de la frontière, nous sommes allés un peu plus loin, pour finalement rejoindre la côte et remonter vers la France. Ca a pris quelques heures. Quelques heures bien tristes, ce paysage noirci par les flammes, et grisé par la météo me faisait mal à mon cœur d'amoureuse de ce pays.

Sur notre retour, nous avons décidé de nous arrêter à une ville française pour miamer. Après avoir analysé plein de cartes, nous avons jeté notre dévolu sur un petit resto proposant des tapas. Mignon comme tout. Plein de charme. Agréable comme il faut. Avec terrasse à l'abri du vent. Mais sans équipement bébé, sauf une chaise haute un peu beaucoup cassée. Les serveuses m'ont invitée à changer Bébé sur une table en salle, où il n'y avait personne. Je me suis retrouvée à mettre les petites fesses de mon Bébé à l'air, juste à côté des couverts propres. Au moins, j'agrandis ma liste des endroits improbables pour changer Bébé. 

Et puis, on a rejoint les parents de Chiri en terrasse, on a installé Lana dans la chaise haute, tout en contrôlant qu'elle ne partait pas en miette (la chaise) (et Lana avec). Le problème majeur : il n'y avait ni harnais, ni ceinture, ni bidule entre les jambes qui l'empêcherait de glisser sous la tablette, et connaissant la grande activité de ma Crevette, il n'était pas envisageable de la laisser dedans, même en l'ayant sous les yeux. Chiri a proposé l'idée de l'attacher avec une ceinture et Beau-Papa s'est alors déshabillé : ce n'est pas pour rien que certains de ses amis l'appellent McGyver mon Chiri. Il faudra aussi pitet que j'envisage de faire une liste des endroits improbables pour donner à miamer à Bébé.

La serveuse a accepté de me donner un quignon de pain en quelques secondes, et Lana croquait dedans tout aussi rapidement, le sourire aux lèvres. 

Nous sommes restés une bonne heure à table, le temps de savourer notre assiette immense de tapas, et d'accompagner ça d'un dessert. Et pendant tout ce temps, des clients sont partis, d'autres sont arrivés. Et Lana les a regardés, a ri, les a salués. Oui, une main tenait fermement le bout de pain, et l'autre se balançait énergiquement d'avant en arrière tout en tournant gracieusement sur elle-même, façon Mini-Miss. Elle saluait à gauche, saluait encore et encore tant qu'elle n'avait pas de réponse, puis saluait du côté droit, et finissait derrière elle. De temps en temps, elle nous saluait nous. Elle ne s'en lassait pas. Chaque nouveau client était l'occasion de lui faire signe, de lui offrir son plus beau sourire. De temps en temps, elle y allait aussi de sa petite voix. Elle était fichtrement gracieuse ma fille. Elle semblait danser, pourtant bien attachée sur la chaise. Elle était sur un petit nuage, heureuse de vivre, de faire des connaissances, on ne peut plus ouverte au monde.

Est venu le temps de s'en aller, le Bébé dans les bras. Et ce sont les clients qui se sont retournés pour saluer le départ de ma Crapouille. Et il y en a eu des mains qui se sont agitées, pour mon tout petit Bébé... 

Elle a été le soleil qu'il manquait à cette journée. Elle a été la Star de la soirée.