Tu sais, j'ai exercé en tant qu'éducatrice sportive pendant quelques années. Ce que je préférais ? La Baby-Gym, activité gymnique proposée dès 18 mois. Tu imagines bien qu'au début les parents étaient à côté de leur enfant. Notre objectif : Décoller Maman et Papa de Bébé. Ce qui était finalement bien plus difficile que de décoller Bébé de Maman et Papa.
Et maintenant que je suis Maman, je suis passée de l'autre côté.
Et maintenant que je suis Maman, je suis passée de l'autre côté.
- Le point de vue de l'éducatrice sportive, qu'il est facile.
En tant qu'éducateurs sportifs de Baby-Gym, nous n'avions pas l'intention d'en faire des petits singes savants ou des graines de champions, nous voulions juste les dégourdir, leur faire toucher du doigt l'autonomie, leur apporter des notions nouvelles (au-dessus, en-dessous, à gauche, à droite,...), leur proposer des temps de jeux, leur donner la banane et qu'ils aient la pêche. Et je crois que nous avons réussi. Plus ou moins.
Plus ou moins, parce que la réussite tenait aussi à la relation construite avec le Papa et/ou la Maman. Le Loulou nous donnait bien plus rapidement sa confiance que ne le faisaient ses parents. Tu comprends : Son Trésor, la Prunelle de Ses Yeux, Son Tout-Petit. Dur dur. En vrai, il y avait :
- quelques parents qui nous ont fait confiance dès la première séance, qui suivaient de loin, qui nous laissaient intervenir, qui accompagnaient leur enfant sans être imposant,
- la majorité des parents qui avaient besoin de plusieurs semaines, pour comprendre, ma phrase préférée, qu'"il vaut mieux que le petit bout fasse moins bien seul, que parfaitement parce que Papa/Maman a tout fait à sa place". Et ceux-là poussaient les fesses de leur enfant quand il s'agissait d'escalader une montagne (un plinth en mousse), tenaient les deux mains du petit bout quand il s'agissait de marcher sur un bateau (un demi-cylindre qui tangue), rampaient dans les tunnels devant lui pour lui assurer qu'il n'y avait pas de méchant (un grand tapis plié façon tente),...
- quelques parents qui n'ont pas lâché la main de leur enfant du début à la fin, qui n'ont pas accepté que ce soit nous, éducateurs, qui nous occupions des parades, qui s'interposaient systématiquement entre nous et leur mini-eux, et qui portaient leur loulou pour sur-voler chaque obstacle.
Plus ou moins, parce que la réussite tenait aussi à la relation construite avec le Papa et/ou la Maman. Le Loulou nous donnait bien plus rapidement sa confiance que ne le faisaient ses parents. Tu comprends : Son Trésor, la Prunelle de Ses Yeux, Son Tout-Petit. Dur dur. En vrai, il y avait :
- quelques parents qui nous ont fait confiance dès la première séance, qui suivaient de loin, qui nous laissaient intervenir, qui accompagnaient leur enfant sans être imposant,
- la majorité des parents qui avaient besoin de plusieurs semaines, pour comprendre, ma phrase préférée, qu'"il vaut mieux que le petit bout fasse moins bien seul, que parfaitement parce que Papa/Maman a tout fait à sa place". Et ceux-là poussaient les fesses de leur enfant quand il s'agissait d'escalader une montagne (un plinth en mousse), tenaient les deux mains du petit bout quand il s'agissait de marcher sur un bateau (un demi-cylindre qui tangue), rampaient dans les tunnels devant lui pour lui assurer qu'il n'y avait pas de méchant (un grand tapis plié façon tente),...
- quelques parents qui n'ont pas lâché la main de leur enfant du début à la fin, qui n'ont pas accepté que ce soit nous, éducateurs, qui nous occupions des parades, qui s'interposaient systématiquement entre nous et leur mini-eux, et qui portaient leur loulou pour sur-voler chaque obstacle.
Et je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas pourquoi ils avaient tant de mal à lâcher un peu de lest au fil qui les attachait tous les deux. Nous ne leur demandions pas de le casser. Nous demandions juste un peu de place, pour qu'on puisse leur montrer que ces petits bouts d'hommes et de femmes savaient faire un tas de choses tout seuls.
Je me suis demandée si c'était parce qu'ils avaient peur de laisser leur Bébé grandir. Ou s'ils avaient peur que leur enfant se révèle moins fort que celui des voisins. Ou s'ils avaient peur de la chute, du risque. Ou... Et à mon tour, j'ai été Maman. Et...
Je me suis demandée si c'était parce qu'ils avaient peur de laisser leur Bébé grandir. Ou s'ils avaient peur que leur enfant se révèle moins fort que celui des voisins. Ou s'ils avaient peur de la chute, du risque. Ou... Et à mon tour, j'ai été Maman. Et...
- Le point de vue de la Maman, qu'il est un peu hésitant.
Bien sûr que mon cœur a fait des triples saltos les premières fois que ma Crapouille s'est mise debout. Bien sûr que j'ai ouvert les yeux bien grands quand ma Fofolle s'est lancée dans un premier pas, sans se tenir. Bien sûr que je fais attention quand elle décide d'escalader, de grimper, d'enjamber. Et bien sûr qu'il y a certaines limites que je lui refuse. Mais je veux qu'elle découvre les choses par elle-même.
Alors je la regarde, j'évalue sa prise de risque :
- si c'est bien trop dangereux (se mettre debout avec une chaise qui risque de basculer, par exemple), je l'arrête et lui explique le pourquoi du comment,
- si ce n'est pas risqué, et qu'elle hésite, je l'encourage, mais je ne fais pas à sa place.
Parfois, il y a des loupés, parfois elle tombe. Ma Crapouille est une demi-warrior : quand il y a un échec, qu'il y ait petit bobo ou non, elle pleure systématiquement et crie un : "Mamaaaaan" tout déformé, avec grosses gouttes tombant des yeux, et morve qui coule. Alors elle cherche le contact avec Moi, et je ne lui refuse pas. Elle vient à Moi, me tend les bras, on fait un petit câlin... de deux secondes et demi (allez, le plus long a duré une minute) avant qu'elle ne demande à repartir. Vers de nouvelles aventures.
Les gens qui la voient se déplacer la trouvent vachement débrouillarde. Les dames de la PMI la trouvent prudente dans sa débrouillardise. J'ai précisé : "Prudente dans sa prise de risque". Ma Nana prend des risques de ouf, elle veut aller toujours plus haut (hier, Mademoiselle a grimpé sur sa table d'activité loin d'être basse, en se tenant fermement à son parc), toujours plus loin (elle commence à se lâcher pour atteindre un meuble éloigné), toujours plus vite (elle pratique le QPGV, le 4 Pattes Grande Vitesse). Mais avant de se lancer, je la vois toujours hésiter, comme analysant la situation et j'imagine bien le petit ange et le petit démon au-dessus de sa tête, pesant le pour et le contre.
Ma Nana ne fait pas partie des bébés les plus dégourdis : elle n'appartiendra pas au groupe très fermé des bébés qui marchent dans leur dixième mois, vu comme elle tangue encore sévèrement. Peut-être même qu'elle marchera tardivement. Mais en la laissant chercher elle-même, je me dis qu'elle construit ses petites clés. Elle ne sera pas plus débrouillarde que le voisin, mais elle sera plus débrouillarde qu'elle-même... que si j'avais tout fait à sa place.
Dans ma petite ville du trou du popotin du monde, une activité Baby-Gym est proposée, mais pour les enfants à partir de 3 ans. Je ne sais pas encore si j'y inscrirai Lana (c'est dans loooooongtemps hein, j'ai l'teeeeeemps !). Avec le recul que j'ai eu en exerçant le métier d'éducatrice sportive, je me demande si finalement je ne plongerai pas tête baissée dans LE travers... Si je ne deviendrai pas un de ces parents étouffants, je me demande si j'arriverai à faire confiance à un autre éducateur sportif (et pourtant y'a pas de raison hein !) (s'il est aussi bon que moi, hihi)...
Je me pose encore et encore des questions sur la manière de faire : comment trouver le juste milieu entre étouffement et liberté, tout en assurant une certaine sécurité ? Parce que définitivement je ne veux pas faire à la place d'elle. Mais je veux qu'elle sache que je suis là, juste à côté.
Et toi, du genre étouffant ou libéré ?
Hey,
RépondreSupprimerPour le moment ma nana est trop petite mais ces clair que sa travail aussi. Comment trouver un juste milieu?
Franchement je crois qu'on se posera la question toute notre vie xD
Je crois qu'on s'en posera un tas toute notre vie ! :D
SupprimerJe ne sais pas comment trouver le juste milieu, je ne m'en suis pas rendue compte mais depuis sa naissance je suis toujours collé à ma fille.. Je suis partie 3 jours en Espagne avec mon chéri en Juin (elle avait 11 mois), et c'était la première fois qu'elle passait la nuit sans moi, elle été en sécurité chez ma Maman, mais j'ai pleuré pendant 3 jours. Aujourd'hui elle a 16 mois et ne veux que moi, Maman, Maman et rien que Maman.. Même plus son Papa. Je regrette, mais je ne m'en suis vraiment pas rendue compte à quel point je la collé. Dans 1 mois je dois accoucher, et j'appréhende vraiment le séjour à la maternité.
RépondreSupprimerA côté de ça, ma Nana n'a pas encore passé plusieurs nuits sans moi pas loin... Ce sera certainement dur pour moi aussi quand ça arrivera !
SupprimerEdwina, je pense qu'il n'est pas trop tard pour apprendre à vivre l'une à côté de l'autre sans s'étouffer... Même si elle veut sa Maman, Papa peut s'occuper des moments de jeux, du bain, du change... de beaux moments de complicité pendant que Maman est dans la pièce à côté.
Allez on reste zen, et je te souhaite une bonne fin de grossesse !
Moi, sans hésiter, je suis du genre étouffant, mais j'essaie de me soigner, mais c'est pas facile...
RépondreSupprimerNon ce n'est pas facile, mais il faut garder en tête que ça n'apporte que du positif ! :)
Supprimersuper article, comme d'hab!!!! moi j'aurais bien aimé qu'il y ai e la babygym oar chez moi...
RépondreSupprimerMerci Julie ! :D
SupprimerPas du tut d'activité pour les touts petits par chez toi ? :s
E tout cas nos filles sont copines de cube d'activité aussi, c'est dingue ça! Perso pour le premier j'ai été maman attentive peut être étouffante, pour la deuxième je suis maman j'lache l'affaire et du coup on est passés à la motricité (gadins) libres.... On va dire que MissT apprend a tomber ;)
RépondreSupprimerHuhu, c'est un cube que j'ai offert à mon neveu il y a quelques années, et que Grande Soeur Formidable m'a filé maintenant que ses loulous sont trop grands. Il est biiiiiiiiien (je l'avais bien choisi !), Lana fait une fixette sur les aimants qu'elle balade partout dans sa chambre.
SupprimerEt quand Miss T tombe, elle chouine ou pas ? (Lana, c'est systématique, même si ça ne dure que deux secondes et demi)
j'avais commencer la bbgym a 9 mois avec mon titi !!!
RépondreSupprimerje fais partit du 1er groupe de parent !! je suis gaga de mes loulous, mais j'adore les regarder faire seuls ! (et je fais bravo !!)
ma mini a moi ne sait tjs pas marcher non, plus, mais elle pratique aussi le QPGV, et elle monte les marches de l'escalier... là, j'avoue, j'ai peur !
je crois que le pire est la 1ere fois ou titi a pedaler sur son vélo...et encore,il a tjs les petites roues !
Et comme foxymama, avec le 2eme, on reagit assez differement je trouve !!
ahh faut que j'y aille, mini promene son trotteur !!!!
C'est rare de la Baby Gym qui prend les enfants si tôt !
SupprimerOn va breveter le QPGV ! :D Lana monte aussi les marches des escaliers (toujours à grande vitesse)... -ne pas oublier de fermer la barrière de sécurité-
Je retrouve le concept de "motricité libre" dans ton article ....ça donne tellement confiance aux enfants de voir qu'ils peuvent par eux mêmes, et leur développement psychomoteur est bien meilleur ainsi... j'adore regarder Petit Baroudeur se donner des challenges "calculés" comme pour ta fille...et oui, il apprend à tomber en se protégeant et se fait rarement mal.
RépondreSupprimerCe que je trouve dommage, c'est que même ayant fait STAPS, je n'ai pas eu de cours sur les touts touts petits... Je me suis spécialisée dans les activités physiques adaptées (APA), mais quand même !
SupprimerJ'ai tout appris sur le tas, et c'est vraiment la tranche d'âge avec laquelle j'ai préféré travailler ! :)