mardi 23 avril 2013

Si on te tape, tu tapes.

"Nan mais t'as vu ce qui vient de se passer ? Elle l'a poussée alors qu'Emilie ne lui a rien fait et maintenant elle est en train de laisser passer tout le monde devant elle. Elle se laisse marcher sur les pieds. Purée (mot volontairement modifié pour ne pas choquer les plus jeunes). A l'école, ça va mal se passer, elle va passer pour le bouc-émissaire, tous les autres enfants vont en profiter. Il faut qu'elle se défende là... J'ai peur, pour l'école, vraiment j'ai peur."

On a pris l'habitude, depuis que le soleil a décidé que ça n'était pas si mal de pointer le bout de son nez de temps en temps, de goûter au parc et de profiter des jeux. Ce jour-là, Lana avait fait copine-copine avec la petite Emilie, 2 ans et demi, qui lui avait prêté son seau, puis était partie jouer un peu plus loin, au toboggan. La maman d'Emilie était assise à 2-3 mètres de Lana, alors très occupée à vider le parc de ses cailloux. J'étais assise de l'autre côté, surveillant régulièrement ce que ma Crapouille faisait, mais aussi ce que les autres enfants faisaient à mon Bébé. C'est que quelques minutes auparavant, des grands de 5-6 ans lui avaient lancé une belle poignée toute moche de cailloux en pleine face, à quelques centimètres d'elle, sous le regard du père qui n'a absolument rien dit. On est simplement allé jouer plus loin, en informant haut et fort qu"ici, les enfants ne font pas attention". Le père m'a regardée de travers et s'est de nouveau plongé dans son téléphone.


"Tu te rends compte, Emilie rentre à l'école cette année, là dans quelques mois et elle se laisse marcher sur les pieds. Elle va être le souffre-douleur. Moi je sais comment sont les enfants, j'ai travaillé avec eux et j'ai subi ça aussi à l'école. Ils vont lui faire la misère. C'est ce que je pensais. Il faut qu'elle rende les coups. En plus, les enfants d'aujourd'hui sont encore plus durs."

Ses paroles résonnaient dans ma tête. Il y a quelques semaines, j'ai observé Lana avec ce même regard, ces mêmes pensées. Elle s'est violemment fait piquer un jouet qu'elle avait en mains, n'a rien dit et s'est contentée d'en prendre un autre, qu'elle s'est de nouveau fait chiper, elle s'est fait pousser alors qu'elle venait de s'installer sur un cheval à bascule, elle s'est fait taper alors qu'elle passait simplement dans le coin. Un petit garçon un an plus âgé qu'elle, qui avait énormément de mal à canaliser son énergie. Aucune blessure réelle, mais les gestes et les grimaces sur le visage étaient d'une rare violence pour un petit garçon de deux ans. A chaque fois, j'ai laissé Lana réagir, à chaque fois elle a choisi d'aller voir ailleurs si il y était, sans demander son reste. A chaque fois, j'ai demandé au petit garçon pourquoi il tapait, ce qu'il voulait et qu'il fallait demander gentiment s'il voulait quelque chose. La mère ne disait rien. Et j'ai regardé Lana. Je n'arrivais pas à décider si c'était une bonne ou une mauvaise chose qu'elle ne réagisse pas. J'étais si fière qu'elle décide de ne pas rentrer bêtement dans le confit. J'étais si tremblottante à l'idée que plus tard, à l'école, cela se retourne contre elle et qu'elle devienne le bouc-émissaire


"Emilie, viens voir Maman. Allez viens là, j'ai quelque chose à te dire. Elle sourit, elle est fière d'elle, mais elle ne comprend pas ce qui se passe... Emilie,  la petite fille au toboggan n'a pas le droit de te pousser. Elle n'a pas le droit. Si on te pousse, tu pousses. Si on te tape, tu tapes. Encore plus fort. Oui, très fort. Et encore plus si c'est un plus grand que toi ! Parce qu'ils n'ont pas le droit. Tu as compris ?"

"Encore plus fort." C'est ce que me disait le petit garçon dont personne ne voulait dans son groupe quand je travaillais en tant qu'éducatrice sportive. On avait des groupes de 10 à 12 enfants de 4 ans. J'avais 10 enfants adorables, et un collègue voyait ses nerfs fondre au fur et à mesure des séances de sport. Il avait Lui, canaille haute comme 3 pommes, qui tapait tous les autres du groupe, qui lui crachait au visage, qui alignait bêtise sur bêtise et qui ne tenait pas en place. J'ai proposé de le prendre dans mon groupe, je lui ai expliqué les règles du jeu dès le départ : il a le droit de se sentir mal, d'être énervé, mais si ça arrive, il le dit et ne libère pas ses nerfs sur quelqu'un. Ca n'a pas marché. Pas de suite. Mes petits bouts adorables se sont pris quelques coups. Il a même réussi à casser le nez d'un autre enfant. Il a été question de l'exclure totalement des séances. J'ai eu une discussion avec Lui, alors qu'il s'agissait peut-être d'une de ses dernières séances de sport. Il a mis un peu de temps à se dévoiler et d'un coup d'un seul, il m'a dit : "Mon Papa m'a dit "Si on te tape, tu tapes !" alors je tape moi !" J'ai entendu la rage du geste. J'en ai parlé avec sa grand-mère qui l'amenait au sport. Elle a choisi de rester muette et semblait vouloir s'en aller loin, loin, loin. Et alors que je pensais que tout était fini, elle m'a raconté comment l'année dernière le petit garçon rentrait toujours avec des bleus et des blessures de l'école, parce que les autres l'avaient tapé ou poussé, comment le petit garçon racontait que ça n'était pas grave, parce que c'était ses copains, comment le père lui a répété encore et encore, à lui marteler encore et encore, "Si on te tape, tu tapes". Depuis, il tapait. Pour un geste qui l'a involontairement effleuré, pour un regard qu'il jugeait de travers, pour un mot mal choisi, parce qu'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, parce que c'était presque devenu sa façon de dire "Hey, je suis là, j'existe !". Et puis on a beaucoup parlé, j'ai réussi à le calmer, il a préféré de plus en plus souvent les explications aux coups. J'ai eu l'écho de sa grand-mère que ma façon de faire ne plaisait pas grandement au père.





Ma Nana rentre à l'école dans un an et demi, peut-être même encore plus tard. Et déjà j'y pense : comment apprendre à son enfant le respect de l'autre, tout en lui expliquant de ne pas se laisser faire. Je ne sais pas trop où je vais, mais je me refuse à ce que le "Si on te tape, tu tapes" ne sorte de ma bouche.

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52 commentaires:

  1. Je l'ai beaucoup entendu aussi ce "si on te tape, tu tapes!", mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose à enseigner à son enfant. On a tous la trouille avant leur entrée à l'école : est ce qu'ils vont s'intégrer? Avoir des amis? Est-ce qu'ils vont s'entendre avec les autres?
    Et au final on se rend compte que notre petit reste égal à lui-même et que des enfants tapeurs, il n'y en a pas tant que ça ;)

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    1. La rentrée s'est donc bien passée de ton côté ? :)

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  2. C'est super compliqué... Je suis d'accord avec toi, mais c'est difficile de trouver une parade pour nos enfants. Face à un enfant agressif, les mots ne font pas le poids contre les coups. Et le "si on te tape, va voir l'adulte" n'est pas tellement mieux, puisque ça fait des gamins qui vont "rapporter" pour un oui ou pour un non... Je ne sais pas trop comment se débrouillent mes enfants. Je pense qu'il font comme Lana, ils vont voir ailleurs. Pour l'instant, ils n'ont pas été confronté à un enfant agressif qui s'en prenait à eux...

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    1. Je t'avoue qu'en tant qu'éducatrice sportive, je demandais aux enfants qui se faisaient taper de me le dire... J'essayais au maximum de garder le plus longtemps possible mes yeux posés sur le petit bout tyran, mais parfois je me retournais pour installer tel ou tel matériel, et il en profitait... ne lésinant pas sur la puissance des coups portés.

      Finalement, je me suis aperçue que très peu "balançaient" puisque ce sont les mamans qui venaient me voir à la fin pour me prévenir, sans agressivité, connaissant le phénomène intégré dans le groupe.

      Je voulais laisser sa chance à ma petite terreur sans pour autant cramer le plaisir des petits bouts tout sages... Compliqué !

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  3. Au pire, tu me donnes les noms des parents à qui je dois casser la binette pour leur apprendre à éduquer leurs enfants ! Namého ! On n'embête pas mes neveux !

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    1. (sinon plus intelligemment, juste dire "si on te tape, défend-toi" serait déjà un message moins agressif, et en expliquant la liste de défense possible – mépris de l'ignorance, report à l'autorité référent, quelques gestes de self-defense, la course à pied, ...)

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    2. Tata Nulle...ipare dit des trucs super réfléchis quand même ! Je crois qu'effectivement c'est une bonne solution ! :)

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  4. Bon, je vais essayer de lui trouver un kimono...

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  5. Grande question... Je me la pose souvent aussi, Liloute rentre à l'école dans 1 an et demi aussi, et j'ai déjà peur. Mais je pense justement la laisser faire et aviser selon la situation. Mais c'est fou ce que j'angoisse à l'idée qu'un autre enfant la tape, se moque d'elle ou autre !

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  6. Eh ben, ça fait écho en moi aussi, car mon homme et ma fille ont passé la matinée au parc, et ma fille était tétanisée parce qu'il y avait d'autres enfants, dès que l'un d'eux montait aussi au toboggan elle pleurait. Elle a bientôt 2 ans. Elle est du genre passive elle aussi, mais passive qui souffre : si on la pousse, qu'on la tape, qu'on s'approche de son jouet, elle pleure et court vers nous. Ça m'ébranle aussi, je ne sais pas bien quoi lui dire, pour l'instant je lui explique surtout que "Machine n'a pas le droit de te taper/de te pousser, c'est pour ça qu'elle est punie"... mais ça lui apprend juste à ne pas le faire elle-même (ce qu'elle ne fait pas), et que l'autre n'est pas dans son droit. Mais comment leur apprendre à se défendre sans tomber dans le "si on te tape, tu tapes !", je n'en ai aucune idée. Ils doivent apprendre à ne pas se laisser faire, sans rentrer dans le jeu de l'autre, et dans le respect... c'est bien complexe pour eux, et pour nous.

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    1. En continuant les sorties, même si elles se font dans les larmes, je pense que nos Princesses évolueront. J'espère que ta fille trouvera la force de s'imposer un peu plus ! :)

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  7. De la grande expérience de maman depuis 12 ans ;) je dirai "ça dépend". Nous rabâchons à nos papooses qu'on ne résout pas ses problèmes par la violence. C'est quelque chose à laquelle nous tenons. Mais nous leur expliquons aussi que parfois on ne doit pas se laisser faire "bêtement" et qu'il arriver qu'on soit obligé de répliquer physiquement pour se défendre.
    Là est notre gros problème de parents et leur problème d'enfants : savoir quand c'est possible ou pas. ça s'apprend toute la vie !
    Et puis pour Lana et jusqu'au début de la maternelle il y a aussi la barrière du langage. Quand on peut s'exprimer on a une alternative à "taper". je ne pense pas que parce qu'elle a "capitulé" qu'elle va être une faible pour autant ! C'est juste que ce n'était pas grave pour elle.

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    1. J'aime cette idée que si elle a laissé tomber, c'est parce qu'elle juge ça pas grave. Je n'y avais pas du tout pensé et en prenant du recul... ça rassure carrément !

      Merci pour ton commentaire.

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  8. Répondre à la violence par la violence, ce n'est pas une solution... après c'est l'escalade et c'est celui qui tape le plus fort qui a gain de cause... C'est sûr qu'au parc, c'est un peu compliqué et que certains parents laissent leurs enfants faire n'importe quoi. Avec Petit Baroudeur, je prends le parti d'être très interventionniste, présente près de lui, à canaliser ses jeux mais aussi ceux des autres si on lui chipe ses jouets, qu'on lui passe devant sans cesse au toboggan etc. Et rien que ça souvent, ça canalise aussi les autres enfants... Mais bon, pas simple tous les jours..

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    1. Et comment interviens-tu auprès des autres enfants ? Comment les parents de ces enfants réagissent alors ?

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  9. Bonjour.
    J'ai connu ce même problème avec ma fille lorsqu'elle était plus petite.
    Je remarquais que les enfants violents et qui tapaient étaient ceux qui ne maîtrisaient pas encore bien le langage. Alors ils expriment ce qu'ils ont à dire par des gestes.
    J'ai donc expliqué à ma fille que bien parler servait également à cela: expliquer, par la parole, qu'aucun enfant n'a le droit de lui faire mal. D'être autoritaire, de manier les mots comme un bouclier. Et ça marche.
    Elle a aujourd'hui 5ans et personne ne l'embête. Parce qu'elle a compris la force des mots. Et sait s'éloigner de ce qui l'embête, pour aller vers ce qui lui fait plaisir.
    Et n'oublions pas que c'est pour ces raisons que la présence d'adultes est indispensable dans les cours d'écoles: ils doivent intervenir pour démêler des conflits et apporter leurs conseils matures et expérimentés aux enfants.
    Je dis donc à ma fille qu'elle ne doit pas hésiter à informer la maîtresse d'actes violents qu'elle aurait vus ou subis lorsqu'elle sent qu'une présence adulte est nécessaire.
    Ta fille saura se défendre, en grandissant, elle va prendre confiance en elle, maniera bien la parole, ne t'inquiète pas! Elle n'aura pas besoin d'être agressive pour se faire respecter, j'en suis sûre.

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    1. Lana ne parle pas encore et je vois qu'elle évolue ces derniers jours. Je la sens bouillonner, même contrariée de ne pas réussir à se faire comprendre.

      Finalement, peut-être que bientôt je me poserai la question de comment savoir canaliser une petite fille qui tape ? (naaaaaaaaaaaaan ! :p)

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  10. Oulà...merci pour ton post, ça me fait drôlement réfléchir...
    Je n'en suis pas encore là, du moins, je crois (je devrais peut-être en parler à la crèche, où ma fille a l'habitude de côtoyer ses petits camarades ?) mais je sens que j'en ai pas fini, de mes questions sur l'éducation. C'est très difficile, ce cas !

    Et en dehors de cette question sur la défense vs la violence comme réponse, ça me rappelle que les rares fois où j'ai été confrontée à d'autres parents, j'ai été moi-même morte de trouille à l'idée:
    - qu'ils puissent juger les actes de ma fille (je la vois lorgner sur les jeux de la voisine..je fais quoi si elle lui les pique ?)
    - que j'ai à reprendre leurs enfants (et si ce sont leurs enfants qui prennent les jeux de ma fille ? Ou la bousculent ? Ou jettent des cailloux pas loin d'elle, comme toi ?)
    - que j'ai à me fighter (oui, rien que ça) avec d'autres parents sous prétexte de divergences d'opinions sur l'éducation

    Merci encore pour ton post qui éveille beaucoup de questions :)

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    1. Oh ces questions je me les suis posée aussi... Mais évite le fightage, ça ne donne pas trop le bon exemple devant ton petit bout ! hihi :D

      En vrai, je me les pose de moins en moins... Nos enfants restent des enfants, parfois ils sont sages comme des images, parfois ils font des bêtises (et généralement, ils ne les font pas au bon moment). Tout comme l'enfant des parents d'à côté.

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  11. Pas évident, c'est sûre !!!
    Quand mon P'tit Lutin m'a dit que parfois un "copain" le poussait ou le tapais, j'ai essayé de lui expliquer qu'il ne devait pas se laisser faire, je ne lui est pas dit de taper mais de se défendre par exemple en mettant ses bras en bouclier et en disant un "NON !!" bien ferme, ou en attrapant le bras qui veut taper pour l'en empêcher.
    Dur d'expliquer aux enfants qu'ils ne doivent pas se laisser faire, mais qu'ils doivent rester non-violent (et encore j'ai envie de dire : de savoir répondre si besoin car si il venait à se faire tabasser, il faudrait qu'il rende aussi les coups car c'est la seule façon de se défendre dans ce cas, mais bon là c'est un extrême qui j'espère n'arrivera jamais).
    quand aux parents qui regardent sans réagir ça m'ENERVE et me donnerais envie de coller des claques (mais c'est un mauvais exemple pour les enfants)

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    1. Oh oui, mauvais exemple pour les enfants ! ^^"

      Et cet apprentissage de la défense, tu lui as appris quand il avait quel âge ? Tu sais s'il se défend maintenant ?

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  12. je suis la maman d'un grand garçon de quatre ans et demi. en petite section il était violent (pas parce qu'à la maison il voyait cela ;-) mais parce que il n'arrivait pas à sortir ses émotions. On l'a éduqué de manière à ce qu'il comprenne que taper c'est mal. La maitresse en a été ravit, il ne tapait plus.
    Moyenne section il a continué dans sa lancée, ne pas taper. Pourtant, il est devenu le bouc émissaire de certains de ces camarades. Il est rentré avec la langue trancher (il avait été poussé), une autre fois le nez amoché, mordu, et griffé sur le visage, une troisième fois avec le nez en hématome, et le visage amoché...

    Alors que faire?

    Je te garanti que quand tu vois cela parce que les autres gamins ont compris que celui en fasse à l'ordre de ne pas taper, ben il s'en donne à cœur joie, et malheureusement, les parents s'en foutent royalement (je me suis faite agressée par une maman suite à la morsure que mon fils avait) et la maitresse punit sur le moment, mais ça recommence.

    Alors j'ai dit à mon fils "si on te tape, tu tapes"... bien sur, je l'ai fait en lui expliquant la notion de se défendre, de ne pas le faire juste comme cela.

    Depuis, tout va mieux, il n'a plus jamais rien eu, coïncidence?

    Pourtant, la maitresse continue de me dire que c'est un élève calme, souriant, il a son groupe de copain...

    Mais il n'est plus le bouc émissaire!

    Je pense que tout est dans la manière d'expliquer :-)

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    1. Oh oui, tout doit se jouer dans la manière d'expliquer... C'est pourquoi je préférerais, comme l'ont écrit d'autres personnes, le "Si on te tape, tu te défends" au "Si on te tape, tu tapes". Je ne sais pas si nos chérubins font la différence, mais ça peut certainement jouer !

      Heureuse de lire que ton petit bout a réussi à canaliser ses émotions, il semble bien dans ses baskets maintenant :)

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  13. Ce "Si on te tape, tu tapes" me hérisse les poils !
    Comment un enfant peut il comprendre que ce n'est pas bien que les autres le tapent si on lui donne comme seule solution de taper en retour ???
    Non, vraiment, je ne vois pas la logique !
    Mon Aînée à 3 ans et demi et va à l'école depuis septembre. Une première école où ça tapait beaucoup et où ça répondait par la violence (les élèves, la maîtresse, les intervenants). Je ne pouvais accepter qu'on enseigne la violence à ma fille alors que moi j'étais en pleine phase de remise en question sur l'utilité de la fessée. Elle avait des copines violentes, autant dans leurs propos que dans leurs actes ! C'était incroyables ! Elles n'avaient pas 4 ans !
    Je l'ai changé d'école. Elle a mis un peu de temps à s'intégrer car elle était "brusque" (pour rester gentille^^), elle a appris la socialisation, elle s'est rendu compte que le comportement de ses autres copines n'était pas approprié à la vie en société.
    Maintenant, elle a sa bande de pote ! Des petites filles toutes douces... Et elles n'est plus jamais rentrée avec un seul bleu ;)
    Je l'ai même surprise alors qu'elle expliquait à son petit frère de 14 mois "que non, il faut pas taper, ça sert à rien"
    Continue sur le même chemin, il ne peut être que bon.

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    1. je t'assure qu'ils comprennent plus qu'on ne le pense :-) ... parce que quand par exemple quand un enfant se fait étrangler par un autre (ce qui arrive très souvent malheureusement!) ben l'enfant se faisant étrangler ne va pas prendre le temps d'expliquer le pourquoi du comment... malheureusement ils doivent se défendre, surtout pour les petits garçons... c'est la triste réalité, et je parle en connaissance de cause, et pour ma part en tous les cas, mon fils a compris quand il pouvait taper et quand il ne le pouvait pas... dur dur :-)

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    2. Merci pour toutes ces anecdotes, ces exemples (même si on préférerait toutes qu'ils n'existent pas et que l'on vive dans le meilleur des mondes possibles...).

      Je pense effectivement qu'un travail sur la notion de défense pourrait être utile, savoir comment se défendre, quand se défendre,... et beaucoup beaucoup beaucoup d'explications entre l'enfant et un référant adulte.

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  14. Mon rat gondin n'a pas eu de mode de garde (enfin si moi^^) elle était très peu en contact avec d'autres enfants, quand elle en voyait elle se laissait faire, j'ai flippé de l'école. A ses 21 mois nous sommes allés a la pharmacie, y avait deux marmots qui voulaient lui piquer un truc, elle leur a jeté un de ces regards, j'ai compris qu'elle ne se laisserait pas faire, et ça a l'air le cas ;) Et sans frapper ouf!

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    1. Ahah, faut que j'apprenne à Lana le coup du regard qui fait peuuuuuuuuuur ! :p

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  15. Je ne suis pas pour le "si tu me tapes, je te tape", effectivement je suis tout comme toi plus dans l'explication. Mon fils est rentré à l'école en septembre dernier et avant il était très calin envers les autres, j'avais peur de ça aussi qu'il soit le bouc-émissaire, finalement je pense que c'est un état d'esprit qui se crée entre copains et copines à l'école (tu verrais la différence d'attitude entre l'école et la maison, c'est dingue !), ils deviennent vite autonomes et aprennent vite à se défendre seuls et comme dit Maman-Dinde : des enfants tapeurs y en a pas tant que ça. Quand il me rapporte qu'on l'a tapé ou poussé, je lui dis d'aller le dire à un adulte, heureusement à cet âge là ils ne se disent pas encore que ce sont des balances !!! En tout cas d'après la classe de mon fils : les gars sont joueurs-bagarreurs, les filles sont dans le monde de fille bisounours :)

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    1. Ouiiiiiiiiiiiiii, j'ai une future bisounours ! (moi à mon bisounours, je lui fais des bisous... hum ! :p)

      Contente de lire que tout se passe bien pour ton fils, il a l'air de gérer le joueur-bagarreur ! :D

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  16. c'est pour toutes ces interrogations que je ne me sens pas prête de faire un enfant.
    Ayant été moi même bouc émissaire durant toute ma scolarité, je ne saurais que lui transmettre cette peur que mon enfant le devienne aussi...


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    1. Cette peur a l'air vraiment importante... As-tu pensé à en parler autour de toi avec des amies mamans ? ou peut-être une spécialiste ?

      Peut-être serait-il intéressant de faire un travail sur toi ? Au-delà de la volonté de faire ou non un enfant, cela te permettrait peut-être de te sentir toi même, mieux dans tes chaussures ?

      (Désolée pour toutes ces interrogations...)

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  17. J'ai eu la chance avec la Pouillette de n'avoir pas à me poser la question. Pour le Cromignon, j'ai encore un epu le temps,e t pour le moment, il est plutot du genre à pousser quand il n'a pas ce qu'il veut, donc il faut plutot que je le canalise dans l'autre sens.
    Question ardue...à ta place je laisserais faire tant que, dans ses relations amicales et à l'école, elle ne devient pas le souffre douleur.

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    1. Oui, je pense vraiment partir là-dessus : la laisser gérer.

      Et en fonction de sa réponse, soit 1/ lui apprendre ce qu'est la défense, soit 2/ lui apprendre à canaliser sa propre violence.

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  18. L'école, ça va nous en poser des questions. Tu as vu l'émission des maternelles où Emma est passée? ça t'apportera peut être des réponses, c'était justement sur ce sujet.

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    1. J'ai vu Emmmmmmmmmmmmma ! Hum ! :D

      Je l'ai vue, mais de loin... Tu sais si on peut retrouver l'émission, alors que ça fait un petit bout de temps qu'elle a été diffusée ?

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  19. Coucou. pas facile tout ça.
    MOi je n'ai jamais dit à Mathilde de taper mais je lui ai dit de ne pas se laisser faire... et elle ne dit rien non plus.
    Elle s'est même fait mordre plusieurs fois à la crèche sans se défendre et réponse de la directrice "vous n'êtes pas à l'abri que votre fille morde un jour", plutot que de se pencher sur le cas de l'enfant mordeur !!!! enfin ce que je peux te dire c'est que tu n'as pas fini de te poser les questions malheureusement.. on fait au mieux.
    Bises

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    1. La directrice a dû se sentir agressée... Oui, nos enfants peuvent être amenés à taper, mordre, tirer les cheveux, mais oui aussi, ils ont besoin qu'on leur explique que ce n'est pas bien.

      Mathilde cherche à se défendre maintenant ou elle continue de se laisser faire ?

      "On fait au mieux", oh que oui.

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  20. C'est tellement compliqué...
    J'ai 3 enfants dont 2 scolarisés, une aînée qui n'a jamais tapé pour le plaisir mais qui ne s'est jamais laissé faire, sans pour autant riposter par des coups et n'a donc jamais eu de "souci" à l'école et un "moyen" qui fait un peu figure de souffre-douleur car très timide, calme et ne se défendant jamais (ni par la parole ou autre).
    Je leur ai toujours répété que taper ne servait à rien !
    Mais j'avoue qu'après 1 an de travail en milieu scolaire primaire, j'aurais presque été tentée de dire à mon fils de rendre les coups qu'il recevait !! :(
    C'est incroyable le nombre d'enfants violents qu'on croise dans une cour d'école primaire (je suis pourtant dans un petit village de campagne, réputé tranquille) et surtout hallucinant le peu de "réponse" adulte face à ça (discussions, explications, remontrances, punitions... je ne sais pas... mais quelque chose quoi...)
    Bref, comment faire ? On ne peut pas être derrière ses enfants pour les protéger de tout et parfois leur dire de simplement ignorer ou aller voir ailleurs ce qu'il se passe ne suffit pas !
    C'est une grosse interrogation pour moi car vraiment depuis que j'ai vu comment les choses se passent en général, je ne sais plus comment réagir face à cela, ni quoi dire à mon fils !

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    1. Des commentaires plus haut indiquent que des enfants tapeurs il y en a peu... Visiblement, ça dépend d'un endroit à un autre.

      Je suis complètement d'accord avec toi sur l'importance de la présence d'un adulte, pour des discussions et autres explications. C'est ce qu'il y a de mieux pour faire comprendre au tapeur que ce qu'il fait est mal, et l'adulte sera là en soutien à l'enfant victime. Mais après : si ça ne suffit pas ? si le tapeur en profite pour faire la tête au carré à la victime "balance" ? si... ?

      D'où l'importance, non pas du "Si on te tape, tu tapes", mais du "Si on te tape, tu te défends".

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  21. tu connais la carrure d'athlète de titi, tu imagines que je suis passé par la quand il est entré a l'école...
    son papa aurait plus tendance au "rendre les coups", mais moi pas trop, alors, le compromis, ca a été, si on te fais du mal, tu vas le dire a un adulte, et tu ne te laisse pas faire... (j'imagine bien que ce n'est pas la meilleure des solutions, mais on a trouver que ca)
    mais c'est pas evident de trouver quoi leur dire, et comment reagir...

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    1. Et maintenant, ça marche ? Comment il se sent Titi à l'école ?

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  22. J'ai envie de dire que ça dépend du contexte... si un gamin se fait taper régulièrement par ses camarades, se fait bousculer, et qu'il ne répond pas ou qu'il essaie de se défendre en reculant ou en allant ailleurs et que ça continue, je pense qu'il faudra qu'il réponde également par une tape. A un moment donné, les explications ne suffisent pas forcément surtout entre des gamins de cet âge-là.... Après, quand ils sont en âge de se parler comme ma grande de 7 ans, oui, il ne faut pas répondre en tapant, mais être ferme et dire "NON, ça suffit "! Mais, pour l'instant, ma grande ne se laisse pas faire et mon second n'est pas trop embêté, donc je touche du bois ! ^^

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    1. Ta grande a l'air d'avoir du sacré répondant ! :)

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  23. De nombreux souvenirs me hantent....
    Se faire tabasser à chaque sortie d'école et entendre dire "si tu le répètes, j'te fais la peau", ce n'est pas facile à vivre.
    Se faire piquer sa trousse en classe (pendant la récré) et voir que personne ne bouge pour me défendre, ni me la rendre, même pas l'enseignant, c'est honteux ... et finir par aller la chercher moi même dans la poubelle... qui l'a mise là? personne bien sur, elle y est allée toute seule....

    Se faire cracher dessus au collège, devant tout le monde, c'est humiliant aussi...

    Comment puis-je faire un enfant après tout cela?
    Etre bouc émissaire, c’est traumatisant...

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    1. Bonjour Anonyme,

      Je ne sais pas si tu es le même Anonyme qui a posté quelques commentaires au-dessus... J'espère que tu as trouvé la force de te relever depuis, de faire face à ces personnes méprisantes.

      As-tu parlé de cette peur avec des amies mamans ? Ou peut-être un spécialiste ?

      Je ne sais pas si, cette peur mise de côté, tu as des envies ou non d'enfant, mais peut-être qu'un travail sur toi, à l'aide d'un spécialiste, te permettrait peut-être de te sentir, toi-même, mieux dans tes chaussures ?

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  24. Merci pour ce sujet qui a en plus entrainer pleins dde comm' interressant car cette question je me la pose déjà car loan est comme lana il dit rien mais parfois je vois bien sur son visage l'incompréhension ou alors il se met à pleurer!!!
    dernièrement sa cousine l'a taper, il a voulut la taper peu de temps après, je l'ai disputé et lui ai expliqué qu'il navait pas le droit de taper mais j'avoue que j'étais tenté de laisser faire car c bien souvent celui qui prend le coup plutot que 'en donner...

    A la crèche à priori, l'équipe dit qu'il est plus à l'aise penant la sieste de ses ptits camarades et s'en donne à coeur joie de cris, rires, courses...

    Et oui je opense que notre ptit trésor est comme ses parents, enfants, timide, rêveur et pacifique et même si je préfère le voir comme ça, je crains l'entrée à l'&école aussi et me pose touours la question d comment lui enseigner qu'il ne ot pas non plus se laisser taper...

    Pour ce qui estdes autres oparents, ca a tioujours été, certains ne diront rien et seront peut être même fiers de voir leur enfant dominé...et ce genre de mentalité à tjrs existé et malheureuselmenbt avec ceux-là on peut difficilement discuter...

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    1. Coucou Toi,

      Je ne sais pas si Loan suivra le même chemin que Lana, mais en ce moment la Demoiselle prend de l'assurance. Elle ne tape pas, mais sait signifier quand ça ne lui plait pas.

      Et oui, toutes ces anecdotes, tous ces exemples, ces commentaires, ces avis d'un point de vue comme de son opposé, sont très intéressants. Ca permet de se faire sa propre idée, de savoir où on veut aller.

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  25. Bonjour :) je te conseille les livres de la collection pour penser à l'endroit qui nous servent bien à la maison quand je n'arrive pas à expliquer un truc à mon loulou dans ce cas de là peut-être "la légéreté d'Adelaide" sur l'écoute, la non violence et le pardon mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire . Je parle des 3 livres pour penser à l'endroit que nous lisons quotidiennement ici http://mademoiselle-biotupp.over-blog.com/article-des-livres-des-editions-pour-penser-a-l-endroit-pour-expliquer-l-inexpliquable-aux-enfants-la-mort-117460369.html

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    1. Merci pour la référence et le lien Nessa, je vais aller voir ça ! :)

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