Méfie toi du mignon petit Bébé.

Ma Nana est une chipie, une canaille, une crapouille. Elle n'a pas l'air comme ça, mais dans le dedans d'elle, elle a déjà bien l'intention d'user et abuser de sa mignonne charmantitude.

Derrière l'ange, se cache...

Elle sourit aux inconnus. Les inconnus ne se méfient pas. Bien souvent, ils craquent même : "Ohhhh comment elle est trop beeeeeeelle ! Elle me souriiiiiit ! Et ses quenooooottes, trop mimiiiiiiii !" (oui oui, avec multiplication des voyelles) Ils font connaissance, elle les fixe de ses grands yeux bleus rieurs et ils craquent de nouveau devant tant de mignonneté. Mais pendant ce temps là, elle réfléchit très certainement à la manière de montrer à quel point elle apprécie cette personne. Ainsi, Lana se sentait tellement proche de certains, qu'elle a déjà essayé de mordre des doigts qui se sont approchés d'un peu trop près (mais mets pas ça à ta bouche ma puce, pouah, on ne sait pas où elles ont traîné ces mains pleines de doigts). Et dans l'excitation de cette nouvelle rencontre, elle s'est aussi amusée à coincer sa petite langue entre ses lèvres pour mieux leur postillonner dessus : "Pffffffffff !" dans la joie et la bonne humeur, hop prends ça ! "Elle a la joie de vivre votre fille !", tout en s'essuyant la figure d'un revers de main. Oh oui.

Et puis des fois, ces grands inconnus là, on est obligé de rester à côté, dans un train bondé, pas le choix. Ils lui sourient. Elle leur sourit. Ils la trouvent : "Beeeeeelle !" Normal c'est ma fille. Ils vaquent à leurs occupations, mais la Crevette en a décidé autrement. Installée sur mes genoux, elle essaye de réveiller le premier monsieur assis à côté de moi et qui roupille depuis quelques minutes. "Laisse le Monsieur, Lana, il fait dodo !". Elle se marre, ben oui elle le sait, c'est pour ça qu'elle veut le réveiller. Elle laisse tomber et essaye d'interpeler le Monsieur qui se tient juste devant elle. Elle crie à coups de : "Ahheuh !" aigües. Tout le monde se retourne, sauf lui. Elle laisse tomber. Elle se tortille alors comme un ver de terre pour attraper le livre que tient l'inconnu assis par terre à côté de moi. Elle n'y arrive pas. Et elle recommence à tapoter celui qui fait dodo, et ainsi de suite... Et ce pendant les 50 minutes de trajet. Ils ne se connaissaient pas, mais étaient d'accord pour affirmer que : "Et bien, elle est archi sociable !" Oh oui.

Et le pire du meilleur, c'est avec les autres enfants. Elle n'a pas souvent l'occasion d'interagir avec d'autres bébés, et pourtant quand elle en voit de ces spécimen là, elle les accueille à grands bras ouverts de ses petits bras. Bien souvent, c'est à la piscine que ça arrive (parce que c'est là-bas qu'on les croise les petits bouts). Elle leur fait son numéro de charme, grands sourires aux lèvres, yeux qui pétillent. Les mamans craquent et s'approchent, et c'est dans la poche. J'ai à peine le temps d'entendre le petit nom de ce mignon bébé dans les bras de sa Maman, que le pauvre s'en prend plein la tronche : Lana, toute contente de faire connaissance, agite alors bras et jambes dans l'eau, à tout rompre, avec fous rires à l'appui, espérant certainement noyer le poisson. "Laissez, c'est marrant, elle a de l'énergie cette petite !", tout en mettant son bébé à l'abri et en plaçant sa main devant son visage. Oh oui.

Ma fille est une vicieuse. Si elle ne trouve pas de bébés dans le coin, elle s'attaque à plus grands. Même pas peur. Ces plus grands s'approchent de cette proie super attirante, super mimi il faut le dire, cette ange du bassin (s'ils savaient de quoi elle est capable dans sa couche, humpf !). Ils s'approchent doucement, certains s'amusent à tenter un "Coucou, beuh !" aquatique, d'autres lui demandent timidement son prénom. Et il est déjà trop tard quand elle se met à taper dans l'eau. Ils veulent alors contre-attaquer, normal. A peine ils font une éclaboussure toute en retenue, que leur papa ou leur maman leur crie dessus : "Attention, tu te calmes ! C'est un tout petit Bébé quand même." Oh non.

Je t'aurai prévenu : "Méfie toi du Bébé qui dort, ou pas." Les autres gens, elle les aime (trop) fort. Enfin, je crois.